Les vikings en Aquitaine

28-02 at 3:38 (France actuelle, Histoire, Lectures)

Thèse controversée que celle de Joël Supéry, établissant que l’Aquitaine fut une colonie viking au IXème siècle. L’auteur du Secret des vikings s’est davantage renseigné sur les moeurs et coutumes vikings tels qu’on les connait en Scandinavie, et il en résulte que sa vision des choses est plus cohérente celle des universitaires français. Supéry va à l’encontre de la vision franque des invasions vikings, présentant ces dernies comme des pillards de monastères, et accorde crédit aux écrits des moines français quand au nombre des combattants nordiques. Tout le contraire de ce qui s’apprend en université, où les professeurs refusent de concevoir une autre visée que le pillage dans les virées vikings, et parallèlement jugent éxagérés les récits et dénombrements des chroniqueurs du clergé, au choix trouillards ou mythomanes (l’un n’excluant pas l’autre).

Joël Supéry constate que les vikings sont un peuple de commerçants et non de pillards, et que la surpopulation les pousse à trouver d’autres terres. S’ils ont pillé les monastères c’était surtout pour détruire toute résistance organisée, construite autour des instruments de pouvoir locaux et de la spiritualité moyenâgeuse (rôle des reliques). Un certain nombre de récits vikings vont dans ce sens : « fonde un royaume, Björn mon fils »; d’autre part, chaque expédition nordique répond à des visées commerciales et/ou coloniales (sauf celles de France, si l’on en croit les universitaires), traversant la Russie actuelle pour rejoindre la mer Noire et la Méditerrannée, tentant de contourner la péninsule Ibérique, pour rejoindre la mer Méditerrannée. Ici, on constate l’intelligence viking, qui agit méthodiquement pour arriver à ses fins, et la grande connaissance géographique qui est la leur.

L’Empire carolingien s’est formé en Europe reliant la mer du Nord à la Méditerrannée. Sa principale route commerciale remonte le Rhône puis le Rhin. Les vikings s’installent donc dans l’embouchure du Rhin, actuelle Hollande. Bientôt, Charlemagne interdit la traite d’esclaves (principale monnaie d’échange des vikings dans leur comerce) dans son empire et le principal marché d’êtres huamins est Tortosa en Catalogne. Selon Supéry, les nordiques tentent alors de se réserver une route qui rejoindrait Tortosa, et envahissent la Gascogne (« ventre mou de l’Empire carolingien »), profitant de l’absence de fortification en terre carolingienne (à de rares exceptions vestiges usés de la romanisation).

Sur quoi se base t’il pour déterminer que les barbares soient demeurés en Aquitaine ? Avant tout, sur une lecture réfléchie et pertinente des chroniques françaises de l’époque. Un exemple entre cent : le duc de Gascogne qui face à l’invasion viking, fait fortifier des villes situées à 50 km de la côte, ce qui évidemment tend à prouver que les vikings ont déjà pris possession des zones côtières, le danger ne venant plus de la mer, mais des côtes et du petit pays. Au fil du temps, les vikings gagnent du terrain, s’emparent des terres sous la Garonne, et poursuivent alors des voies différentes : excursion en Navarre, le roi est capturé est rendu contre rançon et promesse de paix (la Navarre soutenait les montagnards résistants aux germains), avancée vers le Macif Central, pour rejoindre la route du Rhône, et avancée pyrénnéenne, vers la Méditerrannée.

Certaines coutumes régionales attestent de leur forte influence, relative à leur longue présence. Les assemblées basques, des chefs de famille du village se réunissant sans l’intervention du curé ou du seigneur local, les techniques marines et le vocabulaire de navigation en haute mer dans la langue basque. Le plan typiquement scandinave et le bâti sur structure en bois de la maison landaise traditionnelle, aussi. On pourrait même arguer de quelques récits paysans de bigourdins snobant les habitants de la plaine : « nous ne sommes pas les mêmes ».

La palme revient aux toponymies relevées par l’auteur. La toponymie est bien sûr une science inexacte, et je n’ai jamais trouvé probantes les démonstrations que j’ai pu lire ça et là, à l’exception de celle-ci. Alexis Arette, par exemple, se basant sur le suffixe en -os ou -osse fréquent dans le sud ouest et une variante en -is, suppose une colonie grecque en Aquitaine, alors que le seul suffixe ne peut à lui seul constituer une preuve. Il y a d’autres langue que la grecque à posséder des suffixes en -os. Sur ce point précis, l’auteur de La longue marche des Aquitains s’oppose à Supéry, et je donne pour ma part raison au dernier, qui ne se contente pas d’examiner les suffixes sous tous els contours, mais le mot dans son intégralité. On obtient des résultats surprenants, considérant le final en -os comme une déformation de hus qui signifie maison en Scandinave. Supéry relève ainsi 4700 nom de villes et villages, de cours d’eau, de lieux dits de région, ayant non seulement une origine scandinave plausible toponymiquement parlant, et surtout confirmée par l’histoire et la géographie (ce qui évite de confiner la toponymie à des divagations pseudo-intellectuelles). Par exemple, on trouve des groupes de mots associés à des noms de chefs vikings dont on sait qu’ils ont participé à la conquête de l’Aquitaine, ou des descriptions de lieux correspondant à une situation particulière (la fourche au confluent de deux rivières, le chateau de Björn, etc…). Le nom du principal chef viking, Björn (prononcer Biarn), aurait pu donner son nom à la province du Béarn.

Les détracteurs de Supéry arguent de la présence des wisigoths dans la région pour justifier les racines germaniques des toponymes. Sauf que les wisigoths ne sont pas restés dans la région longtemps, et que rien en laisse penser qu’ils s’y soient jamais installés (leur capitale a été Toulouse, puis Tolède en Andalousie après des modifications contraintes de la géographie du royaume ; l’Andalousie est la région d’Espagne où l’on trouve le plus de blonds). De plus, les suffixes en -bec se distinguent des racines germaniques wisigothiques plus récentes.

Supéry pense que l’intégration des vikings, reconnaissables par leur physique, dans une province au substrat de population Ligure, n’a pas pu se faire, d’autant que -vraisemblablement par intrigue du duc d’Aquitaine- les nordiques ne se convertirent pas tout à fait au catholicisme. D’où l’origine des cagots, rejetés de la population, méprisés, qui en attendant de s’intégrer au fil des siècles dans la masse, restèrent cantonnés exclusivement aux métiers du bois (on leur faisait construire des maisons, les fameuses maisons landaises de structure boisée, en colombage). Il faut également noter que les tentatives franques pour la conversion des danois qui jusque là avaient échoué, aboutissent enfin, ce précisément au moment où la demande en esclave chute jusqu’à disparaître, conséquence des mesures carolingiennes chrétiennes. Les danois se convertissent sans aucune effusion de sang, comme par consensus.

Les universitaires français ne partagent pas ce point de vue, disais-je; il n’y a guère qu’en Scandinavie que Supéry se fasse vraiment entendre. 150 ans de domination nordique et un apport notable de sang barbare est une pillule qui ne passe pas.

13 commentaires

  1. semenoff alexandre said,

    hypothèse trés interessante
    l’implantation parait bien ancrée dans les landes et le pays basque ou il y aeu
    un transfert d’une culture maritime et du travail du bois.
    l’etude de la toponymie est interessante et révélatrice
    le livre est passionnant et je l’ai relu plusieurs fois
    bien amicalement

  2. saint-arroman solange said,

    Dans le Gers, les fouilles du Tuco de Panassac avaient mis à jour du mobilier normand, donc les Vikings étaient bien à l’intérieur des terres !

    Je trouve ce travail extrêmement intéressant, et il n’y a rien d’étonnant à ce qu’ils se soient intégrés dans une région alors peu peuplée…

  3. mestres said,

    J’habite la ville de Marmande, citée plusieurs fois dans le livre passionnant de Mr Supéry que j’ai lu avec d’autant plus d’intérêt.
    Effectivement le village de Taillebourg à 6 km vers Agen est situé dans la zone inondable de la Garonne…
    Il existe à Marmande, une rue « courte-oreille », un des noms donné aux cagots.
    Marmande se situe sur un axe stratégique au croisement des axes Bordeaux-Toulouse et Mont-de-Marsan – Périgueux. L’hypothèse d’une marche militaire importante est plausible.

    La thèse défendue, très convaincante, éclaire cette période historique d’un jour nouveau.
    Effectivement la communauté de chercheurs français doit y être assez allergique mais les arguments opposés ne semble pas solides.
    Les liens évoqués avec l’ordre des templiers ouvrent aussi des pistes d’investigation historique.

    Pour comparaison, les Vikings seraient donc restés en Gascogne à peu près autant de temps que les français en Algérie.
    Quand on voit l’effort que font les gouvernements algériens pour s’inventer une identité uniquement arabe, qui effacerait ou minimiserait l’influence française, la « berbérité », l’antériorité de la présence juive, on peut comprendre comment un peuple est capable de s’inventer des mythes et de dénier des pans entiers de son histoire, pour aller vers une construction historique et politique.

    La défense de cette thèse se confronte certainement à nos « mythes » nationaux et nos idées reçues sur notre identité « gauloise » ou « gallo-romaine ». Et les mythes sont parfois plus têtus que les faits.
    Bon courage
    cordialement

  4. Thorsteinn said,

    Tout cela n’est qu’un fatras confus d’idée politiques, d’idéologie, d’histoire.
    L’onomastique est une science qui n’a rien a voir avec tout cela. Jusqu’à ce jour, aucun spécialiste n’a jamais identifié le moindre élément scandinave dans la toponymie gasconne, or une grande partie de la thèse de supéry repose la dessus, d’ailleurs avant d »écrire n’importe quoi sur le suffixe -os, il faut se poser la question des formes anciennes : ou sont les formes médiévales ou aparaissent ces formes -hus dont seraient prétendument issus ses -os. Elles sont où ? or on ne put pas travailler en linguistique historique sans ancien document, c’est une évidence ! En outre, l’appellatif -hus est très peu répandu dans la toponymie des Pays Scandinaves et du Danelaw. Quant aux noms norrois, comme pour tous les toponymes (celtes, gallo-romans, etc.), il y a forcément des archétypes, des séries, répandus dans tout le monde scandinave, or il n’y a aucun en Gascogne ou sont par exemple :les Kallekot (N), Koldkaad (DK), Caldcott (GB), Caudecotte (Normandie) ? Pour prendre un exemple trivial, combien y-a-il de Paris aux USA ?

    La toponymie, « divagation pseudo intellectuelle », oui ce genre de propos rappelle le créationnisme, d’ailleurs l’homme descend d’Adam et Eve, c’est bien connu. Le darwinisme, divagation pseudo-intellectuelle sans doute aussi.

    Un toponyme « confirmé par l’histoire ou par la géographie », n’importe quoi. Une étymologie basée sur un corpus de formes anciennes ne peut parfois n’être que renforcée par la topographie. La topographie, la géographie évoluent tout autant que la langue. les villages ont pu se déplacer, tout en gardant le même nom, des rivières être détournée, s’assécher, les champs devenir forêt et inversement, etc.

    En outre, la majeure partie des toponymes de certaines régions fait davantage référence au bâti et à la propriété qu’au caractère topographique. Monsieur Supéry identifie le -boeuf de Gascogne avec le -beuf de Normandie, rien à voir. déja les formes anciennes de ses soi-disant noms norrois ne sont pas en -botum, both, buoth, buod comme elle le sont en Normandie, mais en buou, ce qui veut dire boeuf en gascon. De plus, l’évolution phonétique de bot / but a beuf est typique de la langue d’oil pas de l’occitan ou satis a donné set et non pas soif comme en français. Son Escorneboeuf, veut bien dire ce qu ‘l veut dire « endroit ou souffle un vent à écorner les boeufs » il y plusieurs lieux-dit dans toute la France escorneboeuf ou ecorneboeuf. Quant au suffixe -by qu’il croit reconnaitre, il s’agit d’-uby et non pas de -by, tous ces mots sont en -uby (suffixe aquitain), rien à voir avec le norrois qui aurait donné -bu ou -bou, car y se prononce u en norrois, i est une prononciation anglaise. Quant à ses noms en -tot, il s’agit de lieux-dits avec le diminutif -ot. Aucune forme ancienne ne vient soutenir ses arguments et on ne reconnait aucun des noms de personne exclusivemment typique des scandinaves, c’est à dire les noms en Thor :
    Thori, Thorfridr, Thorsteinn, Thorgils, Thorwald, etc.

    Pour le reste, il peut affirmer n’importe quoi, les autres anthroponymes sont communs à tous les peuples germanique (wisigoth, etc.), de même -hus, -beki, etc.

    Ces affirmations totalement erronées dicréditent totalement qui par ailleurs, ça j’en sais rien, peut contenir des informations intéressantes.

    C. Toutain

  5. SALLES PIERRE said,

    Je suis tout-à-fait de l’avis de Thorsteinn. Je pense qu’en toute logique on ne peut pas d’une part parler d’intégration et d’autre part prétendre qu’il y a eu, sur place, imposition d’une toponymie propre au peuple venu s’intégrer. Au contraire, les exemples fourmillent de toponymes anciens ayant résisté aux couches linguistiques successives ayant recouvert celle dont ils étaient issus.
    D’autre part, le récit des exactions imputables aux Vikings, sont, selon moi, trop récurrentes pour n’avoir été que le résultat d’une intox franco-chrétienne ; selon Marca, Oloron (Iluro) a été « dépeuplée » par les Normands, resta totalement rayée de la carte pendant deux siècles et ne commença à revivre que deux siècle plus tard, à l’instigation du vicomte de Béarn qui en fit une bastide. Lescar, Aire, Tarbes, ont aussi manifestement été détruites (Cf JB Laborde) : une façon surprenante de commercer…
    Rapporter le nom de « Béarn » à celui de « Björn » me semble également une grande bêtise : les auteurs latins antiques ont mentionné les Venarvi ou Bearnenses. Faut-il en conclure que les invasions normandes ont eu lieu avant celle des romains ?
    Dernier « détail » qui me semble avoir son importance : la langue et la culture basque, au moins d’après les spécialistes, sont considérées comme pré-indoeuropéennes : il est un peu improbable, me semble-t-il, qu’elles aient subi une quelconque influence normande alors qu’elles ont si bien résisté à l’influence latine, non ?

  6. Gilbert said,

    Commentaire N°4.
    Exemple même de l’absolutisme, pétri de certitudes, que combat Monsieur Supéry.
    La toponymie n’est pas une science exacte basée sur des cas isolés. Mais ce n’est pas plus « idiot » que les racines latines, ou autres…, des mots français.
    Trilbardou, ou Serris, au milieu de la Brie (et au bord de la Marne), c’est tout de même exotique, non ? Et les églisses de Vendée (ou par là…) qui ont une porte des cagots ? (très basse, évidemment..).
    Au sud d’Arcachon, il y a Mimizan et surtout l’étang d’Aureilhan avec son petit musée municipal sur les fouilles faites dans et autour de l’étang. Surprenant. Un peu de traces de Romains, et puis, c’est qui/quoi les autres ? Quais de bois (submergés), routes platelées (rondins de bois !) submergées aussi… (la mer a fermé l’écauation de l’eau, qui a donc monté un peu; ça a été construit au sec).
    Ingénieur, pour le travail j’ai évolué du Danemark à l’Aquitaine : les pinasses du Bassin d’Arcachon ont une allure bien à elles…(=même structure que les drakars exposés à Roskilde, tout fiers de dire qu’ils sont les seuls à avoir pris 4 fois Paris ! ;->).
    Island ; où ? à coté de Vézelay ! à 5 km de….. Seigland ! Dans l’Yonne : Seine => Yonne => Cure.
    Les hypothèses sont avancées comme étant « très » probables.
    Les dénégations sont abruptes et stériles.
    Quand on es tpersuadé d’absolument tout savoir, ce qu’on ne sait pas n’existe pas… par définition.

    Gilbert.

  7. J. SUPERY said,

    Bonjour à tous,
    Il y a deux types d’intervenants : ceux qui ont lu mon livre et qui le disent intéressant, et ceux qui ne l’ont pas lu et le trouvent insensé.
    Les objections formulées par Pierre Salles, sont sérieuses, mais j’y réponds point par point dans mon livre. Pour Gilbert, le Droit de Varech, les constructions à clin, les techniques de chasse à la baleine, le harpon, le vocabulaire maritime scandinave présents au Pays basque et en Gascogne, ne doivent rien aux Scandinaves… Comme disait un illustre auteur « Quand on es tpersuadé d’absolument tout savoir, ce qu’on ne sait pas n’existe pas… par définition. »
    Thorsteinn prétend m’attaquer sur le fond, mais lui non plus n’a pas lu le livre, et avance des arguments sans portée…
    Je constate qu’ aucun linguiste, ni aucun historien ne m’a jamais attaqué sur le fond. Et ceux qui s’y hasardent sont des personnes qui ne m’ont pas lu. Par la force des choses, je suis devenu assez serein.
    Quant à ceux qui ont lu mon livre et l’ont apprécié, je vous en remercie.
    Voici un lien vers trois articles concernant ma lecture des toponymes en -os et les toponymes en -ac.
    http://www.vikingaquitaine.com/articles.html

    Bien cordialement,
    Joël Supéry

  8. lecuyer monique said,

    les vikings étaient installés d`une maniere paisible sur seignosse capbreton et hossegor sur une longue période.

  9. Frisa Jean-Louis said,

    Je suis depuis très longtemps intrigué par trois noms de lieux très rapprochés situés en Lot & Garonne: MANADAL, MALBEC, TOMBEBOEUF. Voilà trois noms que l’on verrait plus volontiers sur une carte de Normandie.
    Si quelqu’un a une explication…

  10. Thorsteinn said,

    Cher Jean-Louis, il faut se méfier des apparences.

    La toponymie est l’étude des formes anciennes des toponymes, pour la raison évidente que les toponymes ont pu considérablement évoluer depuis leur origine, comme tout élément de la langue, ensuite il faut faire le tri parmi celles qui ont évolué conformément aux règles bien connues de la phonétique historique et qui peuvent expliquer phonétiquement la forme actuelle. Certaines attestations anciennes (généralement isolées) sont des cacographies ou de mauvaises interprètations. A contrario, beaucoup de formes modernes sont des évolutions récentes et notamment des francisations, liées à la perte des langues locales. La langue vernaculaire du Lot-et-Garonne étant l’occitan, les soi-disant toponymes norrois auraient donné un résultat phonétique différent de celui qu’il a donne en Normandie.

    Ainsi Tombeboeuf, sans forme ancienne connue, ne peut pas être un ancien Tombeboth (both qui a donné -beuf en Normandie, très exceptionnellement graphié -boeuf d’ailleurs) car cette évolution phonétique est typique de la langue d’oil, et si les premier -beuf sont encore graphiés -both, -buoth, latinisé parfois en -bodium, très rapidement dès la fin 11e ils sont notés -bof, évolution phonétique inconnue en occitan. Tombeboeuf appartient aux très nombreux noms de lieux français en -boeuf qui sont construits avec le nom du boeuf. Soit il s’agit d’un ancien *Tombabuou occitan traduit, ou alors d’un toponyme récent. Il évoque bien sûr un abattoir (cf. Dauzat). En outre, il n’existe aucun mot norrois en rapport avec tomb-, les noms en -beuf étant tjrs construit avec un appellatif, jamais un nom de personne.

    Malbec appartient aux très nombreux Malbec, Maubec du domaine occitan recensés par Ernest Nègre qui désigne un éperon rocheux un « mauvais bec ». A noter, qu’il existe plusieurs noms de ce type pour désigner des rochers dans le Cotentin qui ne doivent rien au norrois bec. Par contre, les noms des villes en -bec, ruisseau, sont clairement au bord de ruisseaux qui portaient ce nom et bien identifiés dans les documents anciens. De plus ils sont souvent combinés avec des noms des élément typ. norrois ou des noms de pers. indiscutablement norrois, comme Bolbec à côté de Bolleville : boli ou le Mulambec à Muneville (ancien Muleville) rien de tel ici.

    Manadal n’est certainement pas un nom en -dal, vallée, il n’y en a aucun dans le sud par contre, même sans forme ancienne, il est beaucoup plus logique de l’interprèter comme un dérivé de l’occitan manada, poignée, troupeau de taureau (cf. manade) avec un suffixe -al

  11. Thorsteinn said,

    Quant à Gilbert difficile de le suivre au propre comme au figuré,. Tout celà est bien confus cher Monsieur. Un joli amalgame fait de domaines d’études hétéroclites aussi éloignés les uns des autres que les infrastructures urbaines et la linguistique historique.

    Joel Supéry ne combat pas l’absolutisme, il EST l’absolutisme, la vérité révélée. Celle de Dieu, enfin il le croit.

    En effet, on ne s’improvise pas toponymiste sur le tard pour démontrer la véracité de telle ou telle thèse historique. L’histoire et la linguistique historique sont, certes deux sciences humaines, mais deux choses différentes qui ne partagent pas les même méthodes d’investigation, ni les même lois. C’est ainsi . Toute science nécessite parfois une très longue initiation que manifestement ce pauvre monsieur Supéry , faute de temps sans doute, a dû éluder.

    Eh oui, monsieur Gilbert ce n’est pas parce que vous ne connaissez pas les règles qu’elles n’existent pas. Je suis peut-être pétris de certitudes mais vous l’êtes d’ignorance (vous n’avez probablement jamais ouvert un ouvrage de linguistique de votre vie) de sorte que n’importe quel manipulateur du genre malhonnête intellectuellement parlant, comme J. Supéry, peut vous faire prendre des vessies pour des lanternes. C’est bien pratique les gens comme vous pour les gens comme lui.

    Mais non monsieur Supéry, je n’ai pas lu votre livre, mais j’ai lu vos brillantes digressions toponymiques sur tous les forums où vous êtes intervenu et vu que rien dans vos différents écrits sur la question toponymique n’a le moindre fondement, ni le moindre sens d’ailleurs, je n’ai pas du tout envie de lire votre livre, qui a peut être d’autres qualités, c’est dommage. Mais sur la question qui m’occupe, c’est digne du XVII ème siècle, quand l’obscurantisme régissait encore la science, jolie régression. Allez bonne nuit à tous, le mythe fait rêver, c’est son seul avantage.

  12. Chilbaric said,

    La chouette de minerve s’envole au crépuscule ….

    La Souche est dans le Coin

  13. Chilbaric said,

    Vu que Joël Supéry est a peu près le seul, en France, et je dis bien en France, a soutenir cette thèse que,pourtant, nos voisins – en particulier espagnols, et basques – jugeraient triviale, il ne faut pas s’étonner qu’il y ait quelques fautes dans les preuves ….. (le malheureux coup du Béarn, en particulier, mais pour la Bigorre, c’est bon …)

    Mais enfin ! Les scandinaves étaient « officiellement » à Pampelune en 816 pour combattre les sarrasins (avec le roi navarrais).

    Messieurs les superophobes, vous ressemblez à ces historiens soviétiques qui ne voulaient absolument pas que les Varègues aient quelque chose à voir avec la « Rus » ..

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